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Nouvelles politiques de codéveloppement entre pays à très haut PIB (riches et émergents) et pays "en développement" (pauvres).

Avec la crise financière dans les pays riches, les spéculations sur les matières premières et les sols, le renchérissement des énergies fossiles et la pression géopolitique chinoise d'un nouveau style, le monde a radicalement changé depuis cinq ans. Des opportunités s’ouvrent pour les pays africains subsahariens de jouer une carte économique nouvelle, qui passera par une meilleure gestion des rentes, une domestication d’une part des activités exportées, un renforcement des sécurités alimentaire et énergétique, une protection des marchés intérieurs de chocs induits par la volatilité des prix internationaux. Les pays africains peuvent envisager de financer et de penser leur développement avec plus d’autonomie pour ne pas tomber dans les mêmes travers qui piègent aujourd’hui les pays les plus développés. Mais le manque relatif de moyens va demander de suivre des modèles économiques et sociaux en rupture de ceux des pays riches en crises et des pays émergents qui les approvisi

Idées : La "Green Economy" peut-elle être une transition vers une économie soutenable et responsable, de la prospérité pour tous.

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La perspective d'une "green economy" (économie et croissance vertes) mobilise de plus en plus de gouvernements qui pourtant ne prenaient pas le développement durable pleinement au sérieux. La "croissance verte" est définie comme la part des activités de production de biens et services dans la croissance classique (de la production ou PIB), qui ménagent, voire améliorent les conditions environnementales (voir par exemple "activités, emplois et métiers liés à la croissance verte : périmètres et résultats" Etudes et Documents, CGDD, n°43, juin 2011).  Les analyses actuelles sont pragmatiques et classent les activités vertes (et les métiers et emplois) selon qu'elles ont un effet "positif" (protecteur, réparateur, compensateur, modérateur...) direct, indirect ou induit sur l'environnement. Ces définitions permettent de placer un champ très large d'activités dont les "effets positifs" sont généralement discutab

La Responsabilité Sociétale comme condition pour la mise en oeuvre d'une Economie Soutenable

Le Développement Durable ou Soutenable de première génération souffre de plusieurs maux. Tout d'abord, il n'existe pas de théorie du Développement Durable/Soutenable dans le sens où le concept est devenu un "lieu commun" et n'est pas servi par des "paradigmes scientifiques" clairement exprimés. Par exemple, la théorie écologique, scientifique et épistémologique, pourtant en fort renouvellement dans les années 2000 (New Ecology de Jorgensen & al.) ne parvient pas à définir la place de l'Homme dans les écosystèmes, autrement que par des métaphores ou des aménagements sur ce que l'on sait des autres animaux : "superprédateur", anthroposphère et anthropocène, métabolisme industriel... Ainsi la théorie écologique de la "soutenablité" des activités humaines n'existe pas encore. Autre exemple, l'économie ne parvient pas à proposer un modèle alternatif cohérent au "capitalisme dominé par des corporations financières,

Ce que les termes de Développement Durable, d’Environnement, d’Ecologie et de Responsabilité Sociétale recouvrent.

Développement Durable : A la fin des années 70, le monde abritait près de 3 milliards et demi d'habitants (contre 6 et demi aujourd'hui) et il était possible d'estimer les taux de croissance mondiaux des matières consommées et de la production industrielle. L’explosion démographique humaine se confirmait ainsi que les menaces environnementales liées à un siècle et demi d’industrie. La notion de "progrès" accompagnait l'euphorie de la croissance de l'économie et de la découverte de réserves substantielles de pétrole, de charbon et de gaz (le pic de découverte de pétrole est estimé dans le début des années 70 et n'a cessé de décliner depuis). Malgré les recommandations très justes du Club de Rome en 1973 (Meadows & al. 1973), il a fallu les crises pétrolières de 1973 et de 1986, mais aussi un début de constat de l'ampleur des pollutions dans le monde et de leurs impacts (pesticides, couche d'ozone), ainsi que quelques accidents industriel

A propos de l’écosystème planétaire (texte original annexé dans un rapport réalisé pour IRD 2009)

L’écosystème planétaire a des propriétés qui ne sont pas celles des écosystèmes qui le constituent, notamment parce que le système humain émergeant s'est différencié des écosystèmes naturels.  Mais au delà des questions de l'influence humaine sur la Biosphère, l'écosystème planétaire évolue et se complexifie depuis l'apparition de la Vie sous l'influence de mécanismes auto-organisés qu'il est intéressant de rappeler. (1) Le flux d'énergie solaire et les forces gravitationnelles de la Terre initient un climat mondial rythmé et structuré par des grands flux d'air et d'eau, d'éléments chimiques qui ne sont pas tous cycliques. Une grande part des flux de matière qui proviennent des écosystèmes superficiels et terrestres, par érosion,  sont séquestrés au fond des océans et ne sont recyclés que très lentement et partiellement (upwellings, tectonique des plaques, affleurements sédimentaires). (2) La stoechiométrie de l’environnement actuel (teneur en Ox

Conception écologique et soutenable des villes : essai sur la théorie de l’écologie généralisée

Introduction d'un rapport réalisé pour Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles (novembre 2009) La population mondiale est en croissance exponentielle et se regroupe toujours plus dans les villes où se concentrent donc les enjeux du développement humain. Le modèle d’urbanisation qui domine est d’inspiration occidentale utilisant des matériaux industriels standardisés, une gestion monétarisée et très capitalistique. Par la densification de l’habitat et l’expansion en tissu continu, il semble que les villes deviennent structurellement dépendantes d’approvisionnements extérieurs massifs, de type industriel et de plus en plus marginalement de ressources locales. Le traditionnel rapport ville-campagne mérite d’être revisité à l’aune des évaluations énergétiques modernes et des modélisations avancées issues des théories sur les géométries et systèmes complexes. Avec le développement des techniques industrielles et de la consommation d’énergies domestiquées, les éco

Développement Durable et la Responsabilité Sociétale dans la politique générale des entreprises (cours en Management)

Je propose de démystifier le jeu des entreprises qui voudrais que les unes soient fourbes et les autres vertueuses en matière de DDRS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale). En bons professionnels, les élèves des écoles de commerce et d’administration des affaires devront comprendre le style de management de leur employeur (et de ses concurrents) et trouver un compromis entre leur éthique personnelle et celle de l'entreprise dans son environnement de business. Dans ces conditions, la gestion des crises et de la notoriété en matière de DDRS dans les entreprises mobilise un large panel d'analyses, de concepts, de stratégies et de jeux d'apparence qu'il faut apprendre à décrypter et à manier indépendamment de tout préjugé moral ou éthique. L'éthique d'entreprise résultera de positions stratégiques de développement, de la marge de manoeuvre dans les affaires, des interlocuteurs politiques, des contre-pouvoirs (consommateurs, presse, ONG, universités...)