Ce que les termes de Développement Durable, d’Environnement, d’Ecologie et de Responsabilité Sociétale recouvrent.
Développement Durable :
A la fin des années 70, le monde abritait près de 3 milliards et demi d'habitants (contre 6 et demi aujourd'hui) et il était possible d'estimer les taux de croissance mondiaux des matières consommées et de la production industrielle. L’explosion démographique humaine se confirmait ainsi que les menaces environnementales liées à un siècle et demi d’industrie. La notion de "progrès" accompagnait l'euphorie de la croissance de l'économie et de la découverte de réserves substantielles de pétrole, de charbon et de gaz (le pic de découverte de pétrole est estimé dans le début des années 70 et n'a cessé de décliner depuis). Malgré les recommandations très justes du Club de Rome en 1973 (Meadows & al. 1973), il a fallu les crises pétrolières de 1973 et de 1986, mais aussi un début de constat de l'ampleur des pollutions dans le monde et de leurs impacts (pesticides, couche d'ozone), ainsi que quelques accidents industriels majeurs (Bhopal en 1984, Tchernobyl en 1986...), pour que les responsables économiques et les spécialistes académiques prennent ces faits au sérieux, dans les années 90 et surtout 2000 (très récemment).
Le terme de Développement Durable (Soutenable) s'est imposé dans ce contexte et relaie maintenant la notion de "progrès", tombée en désuétude. Le terme a eu du succès dès 1987 (rapport Bruntland ONU) dans les instances internationales en panne de projet majeur à une période d'énergie très chère et de creusement des inégalités de développement. Mais le concept s'est réellement imposé en 1992 (Conférence de Rio).
Le terme francophone “durable” est connoté par la durée alors que le terme “sustainable” anglophone (traduit en “soutenable”) est plus riche car il évoque le temps et les efforts. La formule “soutenabilité de l’économie” se substitue d’ailleurs bien à celle du “développement durable” d'autant que le “développement” est une notion controversée pour plusieurs raisons. L’aide au développement cache des politiques qui n’ont pas rompu avec le colonialisme et évoque les inégalités Nord-Sud. Dans ce contexte, développement durable est synonyme de "plus du développement des pays riches et de l'exploitation des pays pauvres". Les indicateurs de “croissance économique”, traduisant la production de biens et de services sont critiqués mais les spécialistes peinent à proposer des indicateurs efficaces de développement ou de progrès, pour rompre avec les périodes anciennes non-soutenables car inéquitables, non-viables et non-vivables. Des indicateurs de performance en développement durable ont été créés mais agglomèrent des thèmes qui ne sont pas au même niveau logique (préservation de la Nature, pollutions, économies d’énergies, équité sociale, droits de l’Homme, éthique, responsabilité...) et n'aident pas à concevoir de nouveaux systèmes. Ces indicateurs sont alors peu discriminants et des mauvais scores dans un domaine peuvent être rattrapés par un ensemble de scores moyens dans les autres au point de ne plus rien indiquer. On peut légitimement leur préférer la notion de Développement Humain et les indicateurs orientés sur le bien-être des humains.
Le développement durable fait l’objet d’une communication éparpillée, car chacun lui donne le sens qui arrange. Le slogan tourne à l’incantation quand il cache l’inaction ou à l’usurpation s'il requalifie à bon compte des activités classiques (business as usual). Le début du vingt et unième siècle est marqué par un besoin de concepts plus opérationnels et moins vagues que ce qui a été nécessaire pour éveiller les consciences politiques. Le modèle économique capable de porter les efforts finalement consentis. manque cruellement aujourd'hui. Le Développement Durable des années 70-90 a posé la question d'une refonte de l'économie et des objectifs de progrès. En 2010, sur fond de crises financière et environnementale profondes, il n'est pas évident que le Développement Durable soit un levier suffisant pour mettre en cause la pensée classique de l'économie et du commerce, alors que le monde parle sérieusement de "crise du capitalisme". La non-soutenabilité de l'économie est une question profonde qui ne peut être réformée par quelques normes ou régulations, ni par des politiques publiques dévouées aux marchés libre-échangistes. D'aucuns s'accordent pour convenir que l'économie doit repenser ses fondamentaux. On voit ici la condition majeure pour transformer le mythe du Développement Durable en mode de vie et de pensée, dont on dit qu'il doit intégrer la complexité du monde pour être praticable et efficace.
Le terme de Développement Durable (Soutenable) s'est imposé dans ce contexte et relaie maintenant la notion de "progrès", tombée en désuétude. Le terme a eu du succès dès 1987 (rapport Bruntland ONU) dans les instances internationales en panne de projet majeur à une période d'énergie très chère et de creusement des inégalités de développement. Mais le concept s'est réellement imposé en 1992 (Conférence de Rio).
Le terme francophone “durable” est connoté par la durée alors que le terme “sustainable” anglophone (traduit en “soutenable”) est plus riche car il évoque le temps et les efforts. La formule “soutenabilité de l’économie” se substitue d’ailleurs bien à celle du “développement durable” d'autant que le “développement” est une notion controversée pour plusieurs raisons. L’aide au développement cache des politiques qui n’ont pas rompu avec le colonialisme et évoque les inégalités Nord-Sud. Dans ce contexte, développement durable est synonyme de "plus du développement des pays riches et de l'exploitation des pays pauvres". Les indicateurs de “croissance économique”, traduisant la production de biens et de services sont critiqués mais les spécialistes peinent à proposer des indicateurs efficaces de développement ou de progrès, pour rompre avec les périodes anciennes non-soutenables car inéquitables, non-viables et non-vivables. Des indicateurs de performance en développement durable ont été créés mais agglomèrent des thèmes qui ne sont pas au même niveau logique (préservation de la Nature, pollutions, économies d’énergies, équité sociale, droits de l’Homme, éthique, responsabilité...) et n'aident pas à concevoir de nouveaux systèmes. Ces indicateurs sont alors peu discriminants et des mauvais scores dans un domaine peuvent être rattrapés par un ensemble de scores moyens dans les autres au point de ne plus rien indiquer. On peut légitimement leur préférer la notion de Développement Humain et les indicateurs orientés sur le bien-être des humains.
Le développement durable fait l’objet d’une communication éparpillée, car chacun lui donne le sens qui arrange. Le slogan tourne à l’incantation quand il cache l’inaction ou à l’usurpation s'il requalifie à bon compte des activités classiques (business as usual). Le début du vingt et unième siècle est marqué par un besoin de concepts plus opérationnels et moins vagues que ce qui a été nécessaire pour éveiller les consciences politiques. Le modèle économique capable de porter les efforts finalement consentis. manque cruellement aujourd'hui. Le Développement Durable des années 70-90 a posé la question d'une refonte de l'économie et des objectifs de progrès. En 2010, sur fond de crises financière et environnementale profondes, il n'est pas évident que le Développement Durable soit un levier suffisant pour mettre en cause la pensée classique de l'économie et du commerce, alors que le monde parle sérieusement de "crise du capitalisme". La non-soutenabilité de l'économie est une question profonde qui ne peut être réformée par quelques normes ou régulations, ni par des politiques publiques dévouées aux marchés libre-échangistes. D'aucuns s'accordent pour convenir que l'économie doit repenser ses fondamentaux. On voit ici la condition majeure pour transformer le mythe du Développement Durable en mode de vie et de pensée, dont on dit qu'il doit intégrer la complexité du monde pour être praticable et efficace.
La caution politique du Développement Durable a été l’ONU, loin des citoyens mais capable d'influencer les institutions et les élites. Mais il a fallu que des pionniers (scientifiques, fonctionnaires, personnalités et ONG), relayés par une part grandissante de l’opinion publique dans le monde entier, transforme ce qui relevait de la protection de la Nature, de l’aide humanitaire et des idéaux sur la justice sociale en une nouvelle perspective économique pour le 21ème siècle. Bien que parfois maladroits pour leur mise en oeuvre, les concepts du développement durable sont riches des réflexions déjà anciennes sur le caractère limité des ressources, sur l'inéquité de répartition des richesses, sur l'hypothèque des économies quand aux coûts réels des production industrielle et consommation irresponsables, de la perte de sens d'une économie de marché spéculative et monétarisée.
Les Gouvernements et les Grandes Entreprises ont communiqué comme pour prendre une option sur le temps et la “communication verte” est alors née. La communication “verte” est le bras opérationnel des organisations qui veulent jouer la carte du développement durable alors qu’elles doivent ménager tout ou partie de leurs activités classiques. Il en est de même des politiques publiques et des Lois édictées par les Etats. Dans les années 80-90, la législation, l’édiction de normes progressives et de certifications peu exigeantes (ISO) ont proliféré mais les objectifs de ces dispositifs politiques ont ménagé l’économie et ses spéculations. A la fin des années 2000, on constate combien les politiques environnementales menées dans le Monde ont eu une efficacité relativement faible depuis 40 ans. L’heure est au calcul des dégâts et de leur coût pour l’économie dont on a voulu ménager la croissance. Les préoccupations environnementales et sociales, les trafics et la corruption des institutions, les spéculations sur les ressources, l’exercice du pouvoir et maintenant la biodiversité, les services gratuits des écosystèmes sont maintenant pris au sérieux par les Etats et par certaines très grosses entreprises, compte-tenu de leurs incidences économiques à relatif court terme. Par contre, les organisations n’intègrent que très mal ces dimensions dans leurs stratégies car elles demandent des changements profonds, socialement et politiquement peu acceptables.
Les Gouvernements et les Grandes Entreprises ont communiqué comme pour prendre une option sur le temps et la “communication verte” est alors née. La communication “verte” est le bras opérationnel des organisations qui veulent jouer la carte du développement durable alors qu’elles doivent ménager tout ou partie de leurs activités classiques. Il en est de même des politiques publiques et des Lois édictées par les Etats. Dans les années 80-90, la législation, l’édiction de normes progressives et de certifications peu exigeantes (ISO) ont proliféré mais les objectifs de ces dispositifs politiques ont ménagé l’économie et ses spéculations. A la fin des années 2000, on constate combien les politiques environnementales menées dans le Monde ont eu une efficacité relativement faible depuis 40 ans. L’heure est au calcul des dégâts et de leur coût pour l’économie dont on a voulu ménager la croissance. Les préoccupations environnementales et sociales, les trafics et la corruption des institutions, les spéculations sur les ressources, l’exercice du pouvoir et maintenant la biodiversité, les services gratuits des écosystèmes sont maintenant pris au sérieux par les Etats et par certaines très grosses entreprises, compte-tenu de leurs incidences économiques à relatif court terme. Par contre, les organisations n’intègrent que très mal ces dimensions dans leurs stratégies car elles demandent des changements profonds, socialement et politiquement peu acceptables.
Parfois, des entreprises ou les Etats réalisent que des pratiques secondaires de leurs activités sont éligibles aux critères du moment du Développement Durable. Quand la communication “verte” valorise ces résultats, la tentation est grande de masquer les performances réelles de ces organisations. Les bonnes pratiques apparaissent alors comme un alibi pour continuer les activités principales de façon classique. Il en est de même pour l’économie mondiale. Pour qu’une activité devienne durable/soutenable, il faut qu’elle change de logique profondément. Alors, les artifices de la communication “verte” (voire de désinformation du type « greenwashing ») n’ont plus de sens pour traduire les résultats. Si le management stratégique d’une entreprise ou d’une institution publique intègre en amont les principes de Soutenabilité et de Responsabilité sociétale, le sens du commerce, des politiques publiques et de la Vie sociale peut en être profondément changé. Sinon, on plaque des mesures bien-pensantes sur des organisations structurellement incapables d’évoluer (business as usual). Les postes de « responsables Développement Durable » trahissent souvent l’incapacité d’une organisation (ou entreprise) de se réformer en profondeur.
Aujourd'hui, le Développement Durable se traduit par une intégration de critères tangibles de soutenabilité dans l'économie et un déplacement de l'engagement de la morale à l'analyse des risques et des responsabilités. Ces tendances appellent une deuxième génération de discours sur le Développement Durable, moins élémentaires, naïfs, moraux et catastrophistes. Pourtant la mutation, hier utopique, pour un "autre monde", ne confondant pas logiques de moyens avec les finalités, semble vraiment enclenchée même s'il ne sera peut-être pas altermondialiste.
Aujourd'hui, le Développement Durable se traduit par une intégration de critères tangibles de soutenabilité dans l'économie et un déplacement de l'engagement de la morale à l'analyse des risques et des responsabilités. Ces tendances appellent une deuxième génération de discours sur le Développement Durable, moins élémentaires, naïfs, moraux et catastrophistes. Pourtant la mutation, hier utopique, pour un "autre monde", ne confondant pas logiques de moyens avec les finalités, semble vraiment enclenchée même s'il ne sera peut-être pas altermondialiste.
Environnement et Ecologie :
L’environnement prend des significations variées selon les contextes. La qualification "d'environnemental" regroupe ce qui entoure les activités ou les constructions humaines et n'est pas synonyme "d'écologique". Le terme “environnement” n’est pas aussi précis qu’il ne paraît, selon qu’on le définisse par ses éléments physiques uniquement ou en comprenant les éléments vivants. De plus, autour des humains, les questions "environnementales" comprennent les dispositifs artificiels qui posent problème (aménagements urbains, réseaux, aménagements des sols) ou prennent en charge des fonctions liées aux humains (réseaux de collecte et traitement des eaux usées, déchets, risques naturels...), Si le terme englobe le paysage, les animaux qui y vivent, sauvages ou domestiques et finalement tout les écosystèmes d’un territoire déterminé subjectivement, le mot environnement se substitue alors à des notions bien plus précises définies par la science “Ecologie”. Cette confusion souligne d'une part les ignorances de ce que recouvre l'écologie scientifique dans sa version la moins élémentaire et d'autre part révèle les lacunes de la science des écosystèmes pour intégrer pleinement les activités humaines et l'évolution de la Biosphère "avec l'Homme", quelle que soit la forme prise par ce nouveau système.
Les “sciences de l’Environnement” sont essentiellement les sciences de l’environnement humain pour les huains et se contentent de notions assez élémentaires en écologie scientifique. Elles n'empiètent en fait sur l’Ecologie naturaliste qu'à propos des ingénieries écologiques et de la gestion des paysages pour orienter l'action de l'Homme sur les écosystèmes naturels. Les normes ISO14000 formulent assez bien ce que les activités humaines devraient intégrer dans leur organisation pour prétendre à un Management Environnemental effectif, selon une comptabilité étendue des propriétés des produits, processus et services (les Analyses de Cycle de Vie) et de leurs impacts environnementaux, incluant des objectifs de préservation de la biodiversité, des fonctions écologiques des territoires et des grands cycles biogéochimiques de la Biosphère. Mais ces normes environnementales souffrent d'un antagonisme tendu avec les principes de l'économie de marché, les calculs de croissance et la productivité des ressources. La soutenabilité de l'économie "dite néoclassique" est mauvaise, les théoriciens en conviennent mais expliquent que l'on ne sais pas faire mieux. Cette position dogmatique et terriblement réductrice de la complexité de l'économie trahit les limites des outils des économistes pour conseiller les politiciens et les institutions. Elle traduit aussi leur ignorance des bases biophysiques de l'économie décrites dans les années 70 par des pionniers comme Geogescu-Roegen et ses disciples qui ont cru trop tôt dans une écologie industrielle. Les développements récents de l'économie "écologique" mal nommée mais très pertinente et surtout des théories de Robert Ayres et Benjamin Warr (2009) ou de la Commission de Développement Durable du Royaume Unis (DSC-UK, Tim Jackson, 2009) apportent en 2010 les bases crédibles pour proposer un modèle crédible d'un nouveau moteur de croissance et de propérité...enfin. Mais l'articulation entre une nouvelle économie qui gère ses ressources limitées et ses impacts sur l'environnement avec exigence et l'écologie naturaliste qui décrit les fonctionnements des écosystèmes, de la Nature et de la Biosphère, souffre de lacunes théoriques. Les notions élémentaires de l'écologie des années 1950-70 ne suffisent plus dès lors que l'activité humaine est capable de changer les grands mécanismes géologiques, climatiques et de l'évolution des espèces et des communautés vivantes. Ces notions élémentaires ne suffisent plus pour critiquer ou justifier les actions de l'Homme sur la Nature, car un nouveau système plantaire est en train d'émerger. Cette émergence est d'ailleurs bien intégrée par les anthropologues et les biologistes évolutionnistes. Mais la science "écologie" peine à réunifier ses courants naturalistes (écosystèmes naturels, faune et flore sauvage, biologie de la conservation de la Nature), anthropocentrés (écologie industrielle, urbaine, humaine et "sociale", médicale) et globale (écologie de la biosphère, sciences de la Terre, écologie stoechiométrique et écotoxicologie, conditions de la Vie).
L'écologie scientifique est centrée sur la notion d’écosystème dont les structures naturelles sont bien décrites. L’écologie “naturaliste” décrit ainsi comment s’assemblent les espèces animales et végétales (communautés d’espèces, successions écologiques) qui composent les habitats naturels, comment s'autoorganisent les réseaux d'énergie et de matière et comment une cohérence forte se réalise à l'échelle de la Biosphère pour poursuivre le processus de Vie. Cette même écologie naturaliste décrit les facteurs humains qui modifient les habitats et les écosystèmes naturels, les détruit et les contamine de façon irréversible. En écologie scientifique naturaliste, le terme environnement est peu utilisé sauf comme terme général pour désigner l’ensemble de “l’habitat” d’une espèce (éléments physiques, végétations, sol, déchets...).
L’Ecologie naturaliste a peu développé son analyse des systèmes dominés par les activités humaines dès lors que les structures artificielles deviennent dominantes. L'espèce humaine est trop singulière (phénomène d'émergence) pour suivre les schémas issus de l'observation de la Nature.. Les développements de l'écologie scientifique moderne ont du mal à intégrer l'Homme comme espèce dans ces schémas et théories (chaînes alimentaires, ecosystèmes artificiels, etc...). Quand les mécanismes de réconstitution des écosystèmes naturels (résilience et successions, évolution des écosystèmes) sont transformés par l'Homme, une écologie particulière opère pour structurer les lieux et systèmes sous influence, mobilisant des interactions biologiques, des flux de matières et d'énergie, des structures artificielles sans équivalent chez d'autres espèces. Les systèmes d'exploitation agricoles, aquacoles et même sylvicoles intensifs, les mines, les espaces industriels et les villes échappent en partie à la science écologique naturaliste et à la théorie des écosystèmes, telles que formulées actuellement. Pourtant, la science s’est élargie ces dernières 20 années par les courants de l’Ecologie Industrielle, des ingénieries environnementales et de l’économie écologique. Le concept d’écosystème devenu usuel, souffre d’incohérences selon qu’on l’applique aux espaces naturels et faiblement modifiés par les activités humaines ou aux espaces ou systèmes artificiels ou domestiqués, fortement transformés. Ainsi, l’écologie a du mal à qualifier les espaces où les espèces et les structures sont imposées par la conception humaine et ses efforts de maintenance (plantations, jardins, élevages, massifs d’ornement, bassins d’épuration, réservoirs, etc...). Les “sciences de l’environnement” désignent souvent l’étude des systèmes artificiels qui peuvent utiliser ou imiter la Nature pour gérer les flux et les approvisionnements nécessaires au mode de vie humain. Les “sciences écologiques” sont plus larges car elles concernent les modes de vie de toutes les espèces et les systèmes qui les assemblent. Pour évoquer l’ensemble des savoirs qui permettent d’intervenir sur la gestion de l’espace et des flux de matières et d’énergie, naturels et artificiels, on parle d’ingénieries “écologiques et environnementales”. Mais la science “Ecologie” est seulement en train de clarifier les concepts “écologiques” et “environnementaux” par la biologie, la physique-chimie et une réflexion sur les interactions possibles entre l’Homme et la Nature.
Les “sciences de l’Environnement” sont essentiellement les sciences de l’environnement humain pour les huains et se contentent de notions assez élémentaires en écologie scientifique. Elles n'empiètent en fait sur l’Ecologie naturaliste qu'à propos des ingénieries écologiques et de la gestion des paysages pour orienter l'action de l'Homme sur les écosystèmes naturels. Les normes ISO14000 formulent assez bien ce que les activités humaines devraient intégrer dans leur organisation pour prétendre à un Management Environnemental effectif, selon une comptabilité étendue des propriétés des produits, processus et services (les Analyses de Cycle de Vie) et de leurs impacts environnementaux, incluant des objectifs de préservation de la biodiversité, des fonctions écologiques des territoires et des grands cycles biogéochimiques de la Biosphère. Mais ces normes environnementales souffrent d'un antagonisme tendu avec les principes de l'économie de marché, les calculs de croissance et la productivité des ressources. La soutenabilité de l'économie "dite néoclassique" est mauvaise, les théoriciens en conviennent mais expliquent que l'on ne sais pas faire mieux. Cette position dogmatique et terriblement réductrice de la complexité de l'économie trahit les limites des outils des économistes pour conseiller les politiciens et les institutions. Elle traduit aussi leur ignorance des bases biophysiques de l'économie décrites dans les années 70 par des pionniers comme Geogescu-Roegen et ses disciples qui ont cru trop tôt dans une écologie industrielle. Les développements récents de l'économie "écologique" mal nommée mais très pertinente et surtout des théories de Robert Ayres et Benjamin Warr (2009) ou de la Commission de Développement Durable du Royaume Unis (DSC-UK, Tim Jackson, 2009) apportent en 2010 les bases crédibles pour proposer un modèle crédible d'un nouveau moteur de croissance et de propérité...enfin. Mais l'articulation entre une nouvelle économie qui gère ses ressources limitées et ses impacts sur l'environnement avec exigence et l'écologie naturaliste qui décrit les fonctionnements des écosystèmes, de la Nature et de la Biosphère, souffre de lacunes théoriques. Les notions élémentaires de l'écologie des années 1950-70 ne suffisent plus dès lors que l'activité humaine est capable de changer les grands mécanismes géologiques, climatiques et de l'évolution des espèces et des communautés vivantes. Ces notions élémentaires ne suffisent plus pour critiquer ou justifier les actions de l'Homme sur la Nature, car un nouveau système plantaire est en train d'émerger. Cette émergence est d'ailleurs bien intégrée par les anthropologues et les biologistes évolutionnistes. Mais la science "écologie" peine à réunifier ses courants naturalistes (écosystèmes naturels, faune et flore sauvage, biologie de la conservation de la Nature), anthropocentrés (écologie industrielle, urbaine, humaine et "sociale", médicale) et globale (écologie de la biosphère, sciences de la Terre, écologie stoechiométrique et écotoxicologie, conditions de la Vie).
L'écologie scientifique est centrée sur la notion d’écosystème dont les structures naturelles sont bien décrites. L’écologie “naturaliste” décrit ainsi comment s’assemblent les espèces animales et végétales (communautés d’espèces, successions écologiques) qui composent les habitats naturels, comment s'autoorganisent les réseaux d'énergie et de matière et comment une cohérence forte se réalise à l'échelle de la Biosphère pour poursuivre le processus de Vie. Cette même écologie naturaliste décrit les facteurs humains qui modifient les habitats et les écosystèmes naturels, les détruit et les contamine de façon irréversible. En écologie scientifique naturaliste, le terme environnement est peu utilisé sauf comme terme général pour désigner l’ensemble de “l’habitat” d’une espèce (éléments physiques, végétations, sol, déchets...).
L’Ecologie naturaliste a peu développé son analyse des systèmes dominés par les activités humaines dès lors que les structures artificielles deviennent dominantes. L'espèce humaine est trop singulière (phénomène d'émergence) pour suivre les schémas issus de l'observation de la Nature.. Les développements de l'écologie scientifique moderne ont du mal à intégrer l'Homme comme espèce dans ces schémas et théories (chaînes alimentaires, ecosystèmes artificiels, etc...). Quand les mécanismes de réconstitution des écosystèmes naturels (résilience et successions, évolution des écosystèmes) sont transformés par l'Homme, une écologie particulière opère pour structurer les lieux et systèmes sous influence, mobilisant des interactions biologiques, des flux de matières et d'énergie, des structures artificielles sans équivalent chez d'autres espèces. Les systèmes d'exploitation agricoles, aquacoles et même sylvicoles intensifs, les mines, les espaces industriels et les villes échappent en partie à la science écologique naturaliste et à la théorie des écosystèmes, telles que formulées actuellement. Pourtant, la science s’est élargie ces dernières 20 années par les courants de l’Ecologie Industrielle, des ingénieries environnementales et de l’économie écologique. Le concept d’écosystème devenu usuel, souffre d’incohérences selon qu’on l’applique aux espaces naturels et faiblement modifiés par les activités humaines ou aux espaces ou systèmes artificiels ou domestiqués, fortement transformés. Ainsi, l’écologie a du mal à qualifier les espaces où les espèces et les structures sont imposées par la conception humaine et ses efforts de maintenance (plantations, jardins, élevages, massifs d’ornement, bassins d’épuration, réservoirs, etc...). Les “sciences de l’environnement” désignent souvent l’étude des systèmes artificiels qui peuvent utiliser ou imiter la Nature pour gérer les flux et les approvisionnements nécessaires au mode de vie humain. Les “sciences écologiques” sont plus larges car elles concernent les modes de vie de toutes les espèces et les systèmes qui les assemblent. Pour évoquer l’ensemble des savoirs qui permettent d’intervenir sur la gestion de l’espace et des flux de matières et d’énergie, naturels et artificiels, on parle d’ingénieries “écologiques et environnementales”. Mais la science “Ecologie” est seulement en train de clarifier les concepts “écologiques” et “environnementaux” par la biologie, la physique-chimie et une réflexion sur les interactions possibles entre l’Homme et la Nature.
Enfin, l’écologie est aussi une idéologie et un courant politique. D’une certaine façon, les écologies scientifique et politique ont divorcé dans les années 70. La science est restée sur une conception naturaliste des écosystèmes, laissant en suspend la question de l’évolution des écosystèmes influencés ou dirigés par l’Homme. La politique ou les idéologies écologistes, ont inventé des modes de vie, des principes moraux, des principes de gouvernance à partir de métaphores ou d’analogies avec une Nature idéalisée. La référence aux écosystèmes repose sur des théories simplistes des années 50-70. Or, la science a depuis montré la complexité extrême des écosystèmes naturels et de la Biosphère, ainsi que la singularité des systèmes domestiqués par l’Homme. Il existe des bases bio-physiques de l’économie qui relient l’économie à l’écologie, mais on montre aujourd’hui que les systèmes humains ne fonctionnent pas comme les écosystèmes naturels et ne le pourront jamais. Par contre les humains peuvent rendre leur développement compatible avec les forces d’organisation et d’évolution de la Biosphère, de la Vie et le respect d’un environnement commun.
L’Ecologie politique souffre d’être alarmiste et de dénoncer les formes du développement humain moderne. La critique des modes de vie monétarisés et technologiques tend à mépriser les activités humaines contemporaines et leur rapport à la Nature. Elle dénonce les impacts de l’économie classique qui suit la logique de production et de moyens, mais peine à proposer un modèle alternatif par trop d'ignorance des apports des économistes alternatifs et des écologues scientifiques ou ingénieurs. L’une des raisons de cette défaillance intellectuelle est de s’être déconnecté de la science “Ecologie” dès les années 70 pour fonctionner sur des métaphores, des analogies faciles et une tentation pour les idéologies. Cette prise de liberté sur les limites des connaissances de l'époque a un effet bénéfique qui consiste à avoir contesté très tôt es dérives annoncées du système économique néoclassique dont on voir les limites aujourd'hui et d'avoir ouvert les consciences politiques.
Mais la politique devra réviser son discours et ses postulats "écologistes" en adoptant une pensée plus profonde que la simple "préoccupation environnementale", par un tri et une synthèse des apports les plus récents de toutes les sciences qui s'expriment sur l'émergence de l'humain, la compatibilité biophysique entre les sociétés industrielles et la nature, l'opportunité du tassement de la démographie humaine et des limites à la croissance économique, la répartition des richesses monétarisée ou non, la diminution des clients solvables pour les multinationales (il va falloir s'occuper des pauvres pour que les riches s'enrichissent), le développement humain, le devenir de la Biosphère et de la Vie.
Mais la politique devra réviser son discours et ses postulats "écologistes" en adoptant une pensée plus profonde que la simple "préoccupation environnementale", par un tri et une synthèse des apports les plus récents de toutes les sciences qui s'expriment sur l'émergence de l'humain, la compatibilité biophysique entre les sociétés industrielles et la nature, l'opportunité du tassement de la démographie humaine et des limites à la croissance économique, la répartition des richesses monétarisée ou non, la diminution des clients solvables pour les multinationales (il va falloir s'occuper des pauvres pour que les riches s'enrichissent), le développement humain, le devenir de la Biosphère et de la Vie.
Responsabilité Sociétale :
Le développement durable/soutenable a des bases scientifiques et techniques solides issues de disciplines qui ne sont pas encore unifiées par la théorie des écosystèmes et l'écologie globale (biosphère). Ces disciplines sont l’Ecologie (naturaliste), l’Ecologie Industrielle, l’Economie écologique et une partie des sciences de l’environnement qui traitent des technologies propres, des systèmes de gestion efficace des ressources et de l’énergie. Le principe de Soutenabilité concerne les objectifs, les propriétés des systèmes biophysiques, les contraintes. Mais rien ne peut arriver si les humains ne savent pas s'organiser et fonder un projet.
Pour mobiliser les connaissances, les politiques doivent initier des changements de logiques de raisonnement et de vie. Ainsi, le Développement Durable/Soutenable en tant que question de Société, a englobé des dimensions de comportement, de gestion, de gouvernance, d’organisation des institutions et du Droit. Mais ce qui semble déterminant réside dans l’éveil d’une conscience du caractère non-soutenable de l’économie moderne (mondialisée, monétarisée, technologique, spéculative) chez chaque individu, considéré comme consommateur, comme citoyen-contribuable ou comme travailleur. L’éveil des dirigeants et politiciens est aussi très importante malgré des résistances de classes que ce type d'idée produit. Les intérêts à court terme sont généralement contradictoires avec les intérêts de long terme et tout changement demande des efforts et du courage. La sagesse et la prudence contre la cupidité et l'ignorance. Les stratégies de changement sont multiples et dépendent de la nature des activités et de leur implication dans la “non-soutenabilité”. Les processus de changement sont complexes et difficile à codifier. Mais ils ont en commun la difficulté de concilier les intérêts particulier/individuels, locaux/globaux., de court et long terme De même que les individus devront trouver une rationalité qui permette de concilier les implications contradictoires de l’individu, du citoyen-contribuable, du consommateur et du travailleur dans un système gagnant-ganant à l'échelle de la Société toute entière.
Les changements nécessaires pour appliquer les concepts du Développement Durable/Soutenable devront être profonds sur l’économie et sur les modes de vie pour rompre avec les fondements actuels du commerce, des contrats, des débats entre parties prennantes et de la pratique politique. C'est la raison pour laquelle je propose de jouer sur les mots en préférant la Soutenabilité de l'économie et des modes de vie au Développement Durable/soutenable. Il faudra donc clarifier les principes de croissance et de développement comme finalité ou comme moyen (voir Club de Rome 1973). Maintenir les rouages économiques classiques. en adoptant des normes et régulations de développement durable n'est pas possible, ni énergétiquement, ni économiquement. Le lien qui existe entre les intérêts des Entreprises, des Autorités Publiques et des Individus-Citoyens-Consommateurs-Travailleurs par l’économie et le Droit est un marché de dupe où les prix et les coûts sont tronqués, les responsabilités et les risques non-assumés, les finalités et les moyens détournés. La Soutenabilité de l'économie et des modes de vie humains ne pourra pas émerger si elle n'est pas guidée par la responsabilité sociétale et une clarification des contrats et de l'assurabilité des risques, mesurés à l'échelle de la Société et de la somme de tous les dommages et les coûts, y compris ceux qui ne sont pas répérables, substituables ou compensables financièrement. Les logiques traditionnelles de risque changent à mesure que le progrès technologique expose la Société (effet Fukushima 2011).
Deux secteurs industriels prestigieux et très arrogants sont ainsi ébranlés : le nucléaire civil et la banque. La crise financière et économique actuelle a révélé que le contribuable (par la dette publique dite souveraine) est le grand assureur du système économique libéral dévoué aux jeux de marchés, lorsqu'il est défaillant. Or, quand il défaille au delà de ce que les entreprises peuvent assurer par des garanties (fixées généralement par les réglementations), par un système d'assurance ou par leurs fonds propres, c'est l'Etat qui paye et qui répare, généralement mal.
C'est ce que l'énoncé des normes ISO26000 sur la Responsabilité Sociétale tente plutôt élégamment de formuler et d'instrumentaliser Actuellement, le jeu des marchés (offre-demande) et des politiques d’Etats se fait sur la défiance et l’asymétrie d’information entre les parties prenantes. On pourrait changer de logique et obtenir un jeu gagnant-gagnant, plus complexe mais plus facile, qui permette un enrichissement économique de tous les acteurs par un “partenariat” de Société ("contrat social "ou sociétal). La condition pour ce nouveau jeu est une Responsabilité fondée sur le calcul des "coûts complets". La responsabilité induit un partage d’Informations sur les intérêts communs à ce que les Etats soient riches pour redistribuer et réguler, que les Entreprises soient profitables et efficaces et que les citoyens ne paient pas l’addition des pertes du système en cas de crise, comme dans c’est le cas actuellement.
Deux secteurs industriels prestigieux et très arrogants sont ainsi ébranlés : le nucléaire civil et la banque. La crise financière et économique actuelle a révélé que le contribuable (par la dette publique dite souveraine) est le grand assureur du système économique libéral dévoué aux jeux de marchés, lorsqu'il est défaillant. Or, quand il défaille au delà de ce que les entreprises peuvent assurer par des garanties (fixées généralement par les réglementations), par un système d'assurance ou par leurs fonds propres, c'est l'Etat qui paye et qui répare, généralement mal.
C'est ce que l'énoncé des normes ISO26000 sur la Responsabilité Sociétale tente plutôt élégamment de formuler et d'instrumentaliser Actuellement, le jeu des marchés (offre-demande) et des politiques d’Etats se fait sur la défiance et l’asymétrie d’information entre les parties prenantes. On pourrait changer de logique et obtenir un jeu gagnant-gagnant, plus complexe mais plus facile, qui permette un enrichissement économique de tous les acteurs par un “partenariat” de Société ("contrat social "ou sociétal). La condition pour ce nouveau jeu est une Responsabilité fondée sur le calcul des "coûts complets". La responsabilité induit un partage d’Informations sur les intérêts communs à ce que les Etats soient riches pour redistribuer et réguler, que les Entreprises soient profitables et efficaces et que les citoyens ne paient pas l’addition des pertes du système en cas de crise, comme dans c’est le cas actuellement.
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Sylvestre Voisin