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Affichage des articles du mars, 2010

A propos de l’écosystème planétaire (texte original annexé dans un rapport réalisé pour IRD 2009)

L’écosystème planétaire a des propriétés qui ne sont pas celles des écosystèmes qui le constituent, notamment parce que le système humain émergeant s'est différencié des écosystèmes naturels.  Mais au delà des questions de l'influence humaine sur la Biosphère, l'écosystème planétaire évolue et se complexifie depuis l'apparition de la Vie sous l'influence de mécanismes auto-organisés qu'il est intéressant de rappeler. (1) Le flux d'énergie solaire et les forces gravitationnelles de la Terre initient un climat mondial rythmé et structuré par des grands flux d'air et d'eau, d'éléments chimiques qui ne sont pas tous cycliques. Une grande part des flux de matière qui proviennent des écosystèmes superficiels et terrestres, par érosion,  sont séquestrés au fond des océans et ne sont recyclés que très lentement et partiellement (upwellings, tectonique des plaques, affleurements sédimentaires). (2) La stoechiométrie de l’environnement actuel (teneur en Ox

Conception écologique et soutenable des villes : essai sur la théorie de l’écologie généralisée

Introduction d'un rapport réalisé pour Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles (novembre 2009) La population mondiale est en croissance exponentielle et se regroupe toujours plus dans les villes où se concentrent donc les enjeux du développement humain. Le modèle d’urbanisation qui domine est d’inspiration occidentale utilisant des matériaux industriels standardisés, une gestion monétarisée et très capitalistique. Par la densification de l’habitat et l’expansion en tissu continu, il semble que les villes deviennent structurellement dépendantes d’approvisionnements extérieurs massifs, de type industriel et de plus en plus marginalement de ressources locales. Le traditionnel rapport ville-campagne mérite d’être revisité à l’aune des évaluations énergétiques modernes et des modélisations avancées issues des théories sur les géométries et systèmes complexes. Avec le développement des techniques industrielles et de la consommation d’énergies domestiquées, les éco

Développement Durable et la Responsabilité Sociétale dans la politique générale des entreprises (cours en Management)

Je propose de démystifier le jeu des entreprises qui voudrais que les unes soient fourbes et les autres vertueuses en matière de DDRS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale). En bons professionnels, les élèves des écoles de commerce et d’administration des affaires devront comprendre le style de management de leur employeur (et de ses concurrents) et trouver un compromis entre leur éthique personnelle et celle de l'entreprise dans son environnement de business. Dans ces conditions, la gestion des crises et de la notoriété en matière de DDRS dans les entreprises mobilise un large panel d'analyses, de concepts, de stratégies et de jeux d'apparence qu'il faut apprendre à décrypter et à manier indépendamment de tout préjugé moral ou éthique. L'éthique d'entreprise résultera de positions stratégiques de développement, de la marge de manoeuvre dans les affaires, des interlocuteurs politiques, des contre-pouvoirs (consommateurs, presse, ONG, universités...)

Observation sur les courants scientifiques récents de l'Ecologie

Plusieurs courants anglo-saxons en économie des ressources et de l’environnement et en ingénierie industrielle ont proposé deux concepts-clés de la « durabilité/soutenabilité » des activités humaines : l’Ecologie Industrielle (EI) et l’Economie Ecologique (ou Eco-Economie, ou EE). Le travail du physicien-économiste Nicolas Georgescu-Roegen (Georgescu-Roegen 1971) a été déterminant pour consacrer ces disciplines en établissant les bases bio-physiques de l’économie à partir de la thermodynamique. Sous l’impulsion du danois Sven Jorgensen (Jorgensen & Müller 2000), des spécialistes de l’éco-énergétique ont été réunis pour proposer une redéfinition des systèmes écologiques sous l’éclairage des théories de la complexité, de la thermodynamique des systèmes dissipatifs auto-organisés en non-équilibre. Une « Nouvelle Ecologie » a été proposée pour corriger les positions classiques sur la structure, le fonctionnement et l’évolution des écosystèmes notamment les fondamentaux énoncés par Euge

Raisons de renforcer les politiques de recherche en Ecologie

• On sait par l'analyse scientifique et économique, ce qui n'est pas soutenable ou durable (concepts récents de l'écologie et de l'économie des ressources et de l'environnement, sciences de la complexité et des systèmes). Néanmoins, ce bilan est controversé, stimule les mécanismes humains habituels de peur, de croyances, de déni, les jeux de pouvoirs et d'opportunités. Le champ de ce qui est possible sous la bannière du développement durable/soutenable est immense. Une articulation de la science avec le jeu politique est nécessaire pour définir une trajectoire nouvelle à l'humanité technologique, monétarisée, mondialisée, urbaine et institutionnalisée. On peut apprendre des erreurs du passé. Par essai-erreur, on pourra déterminer comment les modes de vie peuvent devenir Soutenables ou Durables dans chaque région du Monde. De la crise de conscience écologique, économique et sociétale actuelle se dessinera un nouveau Projet de Civilisation Ecologique. A défaut