Développement Durable et la Responsabilité Sociétale dans la politique générale des entreprises (cours en Management)

Je propose de démystifier le jeu des entreprises qui voudrais que les unes soient fourbes et les autres vertueuses en matière de DDRS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale).
En bons professionnels, les élèves des écoles de commerce et d’administration des affaires devront comprendre le style de management de leur employeur (et de ses concurrents) et trouver un compromis entre leur éthique personnelle et celle de l'entreprise dans son environnement de business. Dans ces conditions, la gestion des crises et de la notoriété en matière de DDRS dans les entreprises mobilise un large panel d'analyses, de concepts, de stratégies et de jeux d'apparence qu'il faut apprendre à décrypter et à manier indépendamment de tout préjugé moral ou éthique. L'éthique d'entreprise résultera de positions stratégiques de développement, de la marge de manoeuvre dans les affaires, des interlocuteurs politiques, des contre-pouvoirs (consommateurs, presse, ONG, universités...) et d'opportunités du moment. Il y a une sorte de "real-politik" du développement durable et de la responsabilité, différente de ce qui est généralement communiqué et du discours politique.
Les logiques du risque et de l'aide à la décision cachent souvent une "illusion de contrôle" et la gestion de crise est d’abord l'occasion pour les entreprises d'apprendre de nouvelles perspectives, objectifs, trajectoires et stratégies dans un environnement d'affaire changeant.
La mauvaise intégration des questions de DDRS dans la stratégie générale de l’entreprise pousse celle-ci et ses managers à des positions défensives ou résistantes toujours nuisibles.
Pour éclairer les perspectives pour les entreprises d’adopter d’autres stratégies d’affaire, je propose une liste originale de 20 concepts opérationnels de la DDRS qui se complètent pour mettre en oeuvre des politiques soutenables. Ces concepts doivent aider à définir les logiques internes et externes qui dessinent l'environnement d'affaire, à explorer de nouveaux espaces stratégiques inspirés par le DDRS et à définir des scénarios et stratégies possibles.

Des outils d’évaluation et de mise en oeuvre sont aussi présentés : Systèmes de Management Environnemental, Tableaux de bord, Bilans matière et énergie, Analyses de cycle de Vie, Analyses bioéconomique de filières (écoénergétique), Démarches normées (ISO 14000), etc...
Je voudrais démontrer que le choix d'une position "proactive" en DDRS (Dév. Durable Responsabilité Sociétale) ne va pas de soi pour les entreprises car il dépend de leur secteur d'activité, de leur environnement d'affaire (contraintes externes, régulations), de la stratégie du moment et des possibilités de changements. Ces questions touchent à toutes les fonctions managériales et ouvrent de nouveaux champs stratégiques. Ainsi, la logique de “risque DDRS “et de notoriété peut se déplacer vers une analyse rationnelle des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces pour l’entreprise et l’adoption de stratégies mesurées d’anticipation des crises, des accidents, des pressions et des changements d’environnement d’affaire.
Nous examinerons la traduction des concepts opérationnels de DDRS dans les fonctions du management des entreprises et des relations avec la Société (Autorités et consommateur). Une nouvelle perspective de “partenariat” économique entre le milieu des affaires (corporate), les autorités (Etats, institutions et accords internationaux) et les Individus-Consomateurs-Citoyens-Travailleurs devra émerger pour résoudre les défauts de l’organisation économique du Monde et les questions de développement humain du troisième millénaire.

La crise financière de 2008-2009 éclaire sur les changements profonds que connaît le monde actuellement. La crise est triple : économique, écologique et sociétale et change l’environnement des affaires à l’échelle mondiale. Les anciens points de repère stratégiques sont en partie obsolètes. La question DDRS est devenue centrale et suppose un changement des moteurs de croissance économique et des modes de gouvernance. Etant donnés ses enjeux, cette restructuration ne sera pas nécessairement menée par les écologistes, environnementalistes ou altermondialistes, mais par des forces de pouvoir en place menacées par la non-soutenabilité flagrante de l'économie classique, particulièrement les entreprises. Les questions de DDRS commencent à inspirer de nouvelles stratégies de business car l’environnement des affaires, l’économie mondiale et les institutions sont bouleversées dans leurs fondements classiques, depuis le début visible de la crise financière et économique de 2008.

Les perspectives de métiers, missions, types de projets, processus de changement en rapport avec les nouvelles approches DDRS des entreprises dépendent des choix du management pour intégrer plus ou moins profondément les concepts opérationnels de DDRS.
Une analyse technique et économique approfondie (vue globalement dans ce séminaire) des données de la non-soutenabilité de l’économie classique, des perspectives de nouvelles logiques d’affaires et de régulation et de nouvelles règles institutionnelles peut aider les entreprises à évoluer dans leur discours (communication verte et responsable) puis dans leur stratégie. La culture des managers et entrepreneurs dans ces domaines doit sortir des notions élémentaires qui ont permis de lancer la question du développement durable et de la responsabilité sociétale (ou éthique des affaires) à la suite de la Conférence de Rio en 1992.

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